Bienvenue dans le monde des abeilles

Bienvenue dans la première de cinq capsules d’information entièrement consacrées aux abeilles. Cinq, c’est bien trop peu pour vous montrer à quel point ces petits êtres sont incroyablement sacrés, mais c’est assez pour vous donner une idée des défis auxquels elles font face et pour éveiller votre admiration envers les 860 espèces canadiennes qui viendront peut-être butiner quelques fleurs et s’attarder dans votre jardin ce printemps.

Ces publications ont pour but de vous offrir une source de connaissance enrichie de liens vous permettant d’approfondir chaque sujet, et aussi, de vous inviter à voir le monde à travers le regard d’une abeille : prenez votre envol, chargé de pollen jusqu’aux genoux, et rentrez en bourdonnant de bonheur, bien conscient de votre rôle essentiel dans la santé de la ruche, la biodiversité de la forêt, et l’abondance de la vie dans un monde immense.

Abeille ou abeille à miel?

On dénombre plus de 2 000 espèces d’abeilles dans le monde, présentes sur tous les continents sauf l’Antarctique, dont 860 au Canada, jusque dans la toundra arctique. 75 % des cultures mondiales, la chaîne alimentaire animale, la biodiversité végétale, la régénération des sols et bien d’autres systèmes fondamentaux de la nature reposent sur les abeilles et autres pollinisateurs pour maintenir cet équilibre fragile. Pourtant, la plupart d’entre nous ne connaissent qu’une seule espèce, Apis mellifera… l’abeille à miel, et c’est par elle que nous allons commencer.

L’abeille à miel est commune en Europe, en Afrique et dans certaines parties de l’Asie, mais elle n’est pas native d’Amérique du Nord. Elle fut introduite au 17e siècle pour sa capacité unique à produire du miel. Sa manière de nicher en colonies la rend facile à domestiquer et à observer, et elle fut vite adoptée comme symbole du travail acharné et des récompenses sucrées du Nouveau Monde. Un symbole mérité quand on sait qu’une abeille à miel ne produit qu’un douzième de cuillère à café de miel au cours de sa vie, alors que chaque Canadien consomme en moyenne 1 kg de miel par an.

En plus de produire notre miel, cette espèce d’abeille est aussi responsable du succès de plus de 1 000 plantes cultivées pour la nourriture, les épices, les boissons, les médicaments et les fibres qui nécessitent une pollinisation. Sans l’aide des abeilles, nous n’aurions ni chocolat, ni café, ni pêches, amandes, tomates, bleuets, fraises, pommes, citrouilles, melons, vanille, ni bien d’autres fruits, noix et légumes.

L’abeille à miel est une activité économique majeure au Canada, où elles sont élevées et nourries comme du bétail. Transportées par milliards à travers le pays, de ferme en ferme, d’une culture à l’autre, du printemps jusqu’à la fin de l’été, leur mission est de polliniser les cultures en fleur, essentielles à notre alimentation, nos exportations, les aliments pour bétail, et bien des tissus et huiles que nous consommons.

Aujourd’hui, un écart important persiste entre la demande et l’offre dans le monde, alors que les cultures dépendantes des pollinisateurs augmentent (de 300 % en 50 ans) et que la diversité des pollinisateurs diminue. Notre capacité à remplacer ceux qui meurent chaque année a atteint ses limites. En Chine, dans certaines régions, la pollinisation manuelle est devenue la seule solution alternative, une méthode bien plus laborieuse et dommageable pour les plantes.

Les défis des abeilles à miel et des pollinisateurs indigènes

Voyez-vous, 35 % des colonies d’abeilles à miel au Canada meurent chaque année, probablement à cause des pesticides. Au printemps dernier, nous avons dépensé 9 511 969 $ au Canada pour importer 235 111 reines afin de remplacer les colonies perdues pendant l’hiver. Une reine pour chaque colonie de 40 000 à 60 000 abeilles signifie plus d’un milliard d’abeilles mortes prématurément. Les colonies sont censées survivre et remplacer leur reine tous les trois ans ou plus, mais la durée de vie moyenne d’une ouvrière est aujourd’hui deux fois plus courte qu’il y a 50 ans.

La vie des abeilles à miel est triste, et pourtant, la domestication offre certains avantages : un logement instantané à la température idéale, bien nourries et soignées contre les bactéries et parasites nuisibles durant l’hiver, les abeilles domestiques ont de bonnes chances de voir leur colonie prospérer avec les premières fleurs du printemps.

Ce qui est bien plus inquiétant, c’est le sort de nos précieuses abeilles indigènes sauvages, comme les bourdons, abeilles de la sueur, abeilles des sables, abeilles coucous, abeilles coupeuses de feuilles et abeilles cellophanes, ainsi que d’autres pollinisateurs tels que les papillons, libellules, coléoptères, chauves-souris, mites et bien d’autres, qui pollinisent librement nos champs et les habitats naturels.

Plus rapides, plus grosses et plus fortes, les abeilles à miel, par millions, surpassent les abeilles indigènes, de culture en culture, année après année, effrayant les fleurs délicates au point qu’elles ne peuvent plus se reproduire, ne laissant aucune nourriture pour les autres et transportant des maladies auxquelles les pollinisateurs locaux n’ont aucune défense immunitaire. Contrairement aux abeilles à miel, nos abeilles indigènes, une fois perdues, ne pourront jamais être remplacées.

Restez à l’écoute pour d’autres histoires à couper le souffle

Restez avec nous pour continuer cette série, qui nous plongera encore plus dans l’univers sacré des abeilles et leur rôle irremplaçable dans notre monde. Chaque capsule d’information nous rapprochera de leur univers et nous permettra de comprendre pourquoi la santé de ces petits êtres est essentielle pour nous tous.

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